2025-04-24 IDOPRESS
Dans une chambre mortuaire de l’hôpital Beaujon,à Paris,le 27 janvier 2021. JOEL SAGET/AFP Voilà plusieurs semaines qu’il a commencé à marcher. Cardiologue à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil,le professeur Thibaud Damy a quitté son établissement pour trois mois,le temps de réaliser un « tour de France » à pied un peu particulier. Le médecin,spécialiste de l’amylose cardiaque,veut mettre en lumière un sujet qu’il juge essentiel,et encore tabou : la mort et ses répercussions sur les soignants.
Troubles du stress post-traumatique,traumatisme vicariant – c’est-à-dire indirect –,burn-out… Les conséquences de la mort d’un patient sur la santé mentale,il les a lui-même vécues. « Je me suis senti alors bien seul. C’est aussi pour ça que je marche,pour dire qu’un cardiologue,chef d’unité,est tout autant concerné,raconte-t-il. C’est toujours ce que je vois au quotidien pour les soignants,la question n’est pas du tout prise en compte par l’institution. »
Les chiffres qu’il égrène montrent l’évidence : 668 000 Français meurent chaque année,dont 60 % à l’hôpital. Et parmi eux,80 % ne vont pas en soins palliatifs. « Ils sont donc accompagnés par des soignants “standards”,comme moi,décrit-il. La mort n’est pourtant pas reconnue comme une mission de l’hôpital,ce que montrait déjà un rapport de l’inspection générale de 2009 ! »
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