2025-05-08 IDOPRESS
« Avec les tensions géopolitiques croissantes et la transformation rapide de l’ordre international,l’écosystème européen de la tech est à la croisée des chemins : il faut choisir la voie européenne ou rester une “colonie numérique”. » Le collectif Eurostack,constitué de 200 PME et start-up européennes,ainsi que de quelques grands groupes,dont Airbus,interpelle ainsi Bruxelles dans une lettre adressée,mercredi 7 mai,à la présidente de la Commission européenne,Ursula von der Leyen,et aux commissaires Henna Virkkunen (chargée de la souveraineté technologique,de la sécurité et de la démocratie) et Stéphane Séjourné (chargée,lui,de la stratégie industrielle). L’appel est accompagné d’un rapport préconisant des mesures pour disposer de solutions européennes pour toutes les couches – ou « stacks » – d’infrastructures numériques,de l’hébergement dans le cloud aux applications,en passant par l’intelligence artificielle et les plateformes numériques.
80 % des dépenses de logiciels et services cloud à usage professionnel en Europe sont réalisées auprès d’entreprises américaines,soit 265 milliards d’euros par an,regrettent les auteurs,citant une étude récemment commanditée par l’association de grandes entreprises Cigref. Pour y remédier,il faut renforcer la demande locale en imposant aux structures publiques d’« acheter européen » en matière de tech,propose EuroStack.
Si cette idée de « Buy European Tech Act » n’est pas nouvelle et est déjà soutenue par la France,notamment,le collectif propose de formuler des objectifs chiffrés : par exemple,« au moins 25 % des marchés publics du numérique doivent acheter des solutions européennes,et 50 % en 2030 ». Eurostack,dont le Conseil national du logiciel libre est l’un de ses membres,propose aussi de favoriser,dans les achats publics,les solutions « open source »,c’est-à-dire accessibles gratuitement et modifiables par les développeurs.